La force du lien

La force du lien

La force du lien 1920 1080 Philippe Baran

J’ai découvert dans le journal l’Equipe du 16 octobre un passionnant article sur l’étonnante amitié entre l’entraîneur de l’équipe d’Allemagne de football Joachim Low et le sélectionneur français Didier Deschamps.

Il s’est forgé entre les 2 hommes une relation forte pleine de respect et d’admiration qui dépasse le cadre et les enjeux sportifs. Récemment, lors d’une remise des prix de l’entraîneur de l’année, et quelques jours seulement après une confrontation des 2 équipes à Berlin, les 2 hommes sont tombés dans les bras l’un de l’autre. Curieusement, ce lien si fort ne s’est pas tissé sur le terrain, mais lors de la tragique soirée du 13 novembre 2015 où le fanatisme avait décidé de prendre Paris comme cible sanglante. Ce soir-là, l’Allemagne affrontait la France à Saint Denis lorsque des bombes avaient explosées à l’extérieur du stade. L’équipe d’Allemagne n’avait pu sortir du stade, restant cloitrée dans les coursives pendant plus de 3 heures. Didier Deschamps avait décidé de rester avec eux pendant cette longue période d’incertitude et d’angoisse, au gré des nouvelles alarmantes qui déferlaient sur la France. Les 2 hommes avaient sans doute parlé de leur doute, de la vie et de la mort partager leurs peurs, parlé d’eux même sans pudeur et sans retenue.

Cette expérience est révélatrice de ce qui fait la force du lien entre les hommes : se confronter à l’imprévu et à l’incertitude de la vie en accueillant sa vulnérabilité, ouvrir son cœur pour parler de soi, partager ses angoisses et ses émotions en se sachant écouter sans être jugé, lâcher son ego et l’envie de dominer l’autre, d’être soi au lieu de paraître.

Les liens forts se créent d’abord en partageant des expériences fortes où l’émotion et l’authenticité sont toujours présentes.

C’est un des secrets des organisations qui arrivent aujourd’hui à engager de véritables transformations culturelles en embarquant tous leurs collaborateurs. Et heureusement, il n’est pas nécessaire d’attendre de vivre un événement tragique pour déclencher ce partage de cœur à cœur.