Formateur VS Facilitateur

Formateur VS Facilitateur

Formateur VS Facilitateur 1920 1080 Pierre-Yves Hostin

J’ai un vrai coup de cœur pour une formation que j’anime depuis plusieurs années dans différentes entreprises. Cette formation est destinée à de nouveaux managers. En 15 ans j’ai du animer au moins une cinquantaine de fois cette formation aux clés du management. Depuis deux ans j’ai fais le choix de changer radicalement ma posture, pour adopter une posture de facilitateur, plutôt que de formateur.

 

Voici quelques verbatim saisis dans les feuilles d’évaluation :

“une formation très concrète qui répond parfaitement à mes besoins de managers”

“on n’est pas noyé par des tas de concepts ou de théories, mais on retient des principes clairs et utiles”

“Pierre-Yves nous manage comme une équipe”

“le groupe a été un soutien fort”

“ça m’a réconcilié avec mon rôle de manager”

etc.

 

C’est quoi adopter une posture de facilitateur vs formateur ?

Le formateur construit sa formation autour d’objectifs pédagogiques, le facilitateur est centré sur les besoins et les attentes des participants.

Le formateur a un programme pré-établi, le facilitateur construit le programme avec les participants.

Le formateur propose des études de cas ou des training pensés en amont de la formation, le facilitateur fait travailler les participants sur leurs propres cas.

Le formateur se positionne comme sachant, le facilitateur crée un cadre favorable à l’apprentissage des participants en adoptant une position « c’est vous qui savez”.

Dans une formation classique le formateur est au centre, dans une formation facilitée c’est le groupe qui est au centre.

Salle en U

Salle en cercle

Ce que ça apporte ?

  • Les participants travaillent sur des situations qui les concernent, et non sur des “cas d’école” parfois éloignés de leur réalité.
  • Les participants expérimentent d’exposer leurs cas personnels et de s’enrichir de l’éclairage de leurs collègues. Ainsi se crée une communauté de managers, qui prend l’habitude de s’exposer, sans crainte d’être jugés par ses pairs. Une difficulté en management n’est plus un aveu de faiblesse, mais une opportunité de grandir.
  • Plus d’autonomie chez les participants, qui apprennent à apprendre, en cherchant par eux-mêmes les solutions.

 

Ce que ça exige comme apprentissage chez le formateur-facilitateur :

  • Moins de temps de préparation des jeux de rôle et études de cas. Et donc moins d’honoraires de préparation…
  • Plus de souplesse, car il doit s’adapter aux cas proposés par les participants.
  • Abandonner son besoin narcissique de briller avec ses connaissances et ses nombreux concepts.
  • Lâcher prise avec “le programme” bien pensé avec ses passages imposés.
  • S’adapter aux individus comme au groupe, dans une posture basse.
  • S’éviter de donner une réponse, en facilitant l’émergence des réponses chez les participants.
  • Etre ok dans le chaos, car la dynamique est celle des participants, plutôt que celle du formateur.

 

Bref c’est comme dans le jazz d’improvisation pour être inspiré dans l’instant, cela exige de l’entraînement et de la confiance en soi.